5 Sivan 5782
Pourquoi compte-t-on 50 jours avant Chavouot ?
Le voyage à travers le désert du Sinaï exigeait de l’ordre, de l’organisation, et de la discipline. Le livre de Bamidbar contient un nombre considérable de normes se référant à leur vie quotidienne dans le désert ainsi qu’à la dimension spirituelle, représentée par le Mishkan (Tabernacle) et tout ce qu’il symbolisait.
Ce soir, nous célébrerons “Chavouot”, le don de la Torah au Peuple Élu d’Israël. La Torah a été donnée dans le désert pour montrer que même dans les endroits les plus inhospitaliers et dans les situations les plus défavorables, nous devons nous conformer aux enseignements de la Torah et à ses principes.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on pourrait expliquer pourquoi la Torah a été donnée dans un désert. Si la Torah avait été donnée dans une zone peuplée, cela impliquerait qu’elle appartient en quelque sorte exclusivement à cet endroit et à ses habitants. Cependant, en donnant la Torah dans le désert, il montre clairement qu’il n’appartient à aucun groupe en particulier mais à quiconque veut l’acquérir et le faire sien.
De plus, un désert évoque l’image d’une friche dure et inculte, symbolique de notre monde physique. A travers l’application de la Torah, en utilisant le monde autour de nous pour le service de L’Éternel et l’amélioration de l’humanité, nous élevons et affinons ce “désert”, le transformant en une terre riche et fertile – une habitation pour la Divinité.
Chavouot est né d’une action que nous avons accomplie, comptant 49 jours et le 50ème jour, nous avons reçu la Torah. Qu’est-ce que cela nous apprend ? Que c’est à nous d’atteindre le mont Sinaï. La Torah nous est donnée gratuitement, sans rien à payer, mais il nous appartient de faire un effort et d’étendre nos mains pour la recevoir. Le décompte des jours est important puisque chacun d’eux nous rappelle que nous sommes plus près de recevoir la lumière qui vient de la Torah de Dieu.
C’est dans le désert que Dieu donna la Torah à son peuple, et c’est là qu’Il ordonna à Moïse de recenser les douze tribus d’Israël. En règle générale, le recensement dans la Torah signifie estime et importance ; c’est l’expression d’une partialité particulière pour le peuple d’Israël qu’on lui répète à maintes reprises.
Depuis les chefs des tribus jusqu’aux chefs de famille, jusqu’à chaque homme à la maison de son père, tous ceux qui partaient à l’armée depuis l’âge de vingt ans étaient tous comptés. Rappelons que ce recensement mentionné dans cette parasha n’est pas le premier qui ait été effectué. Le peuple avait déjà été compté quelque sept mois auparavant, après Yom Kippour, dans la première année de l’exode d’Égypte.
La Torah fait référence, de manière extensive et détaillée, aux chefs de chaque tribu et ne distingue généralement pas les membres d’une tribu en particulier, mais prend la peine d’enregistrer chacun selon son rang et son honneur, sans omettre aucun nom.
En se référant au recensement du peuple d’Israël, qui semble être quelque chose de moins important et sans beaucoup de répercussions futures, pourquoi alors la Torah enregistre-t-elle chaque nom et chaque détail ? Dieu le fait pour leur montrer qu’ils étaient ses enfants bien-aimés et qu’il n’a pas détourné ses yeux d’eux même un instant. Le fait que le peuple d’Israël était et est un peuple persécuté ne devrait pas affaiblir sa confiance en l’Éternel pour qu’il tombe dans le désespoir ; cela devrait plutôt l’aider à reconnaître que même cela vient de Lui.
Le recensement a vérifié l’amour que Dieu avait pour son peuple et comment Il les avait bénis. Soixante-dix âmes étaient comptées à leur arrivée en Égypte, à leur départ ; elles étaient au nombre de six cent mille et plus. Le chiffre était de 603 550 hommes de plus de vingt ans aptes à la guerre (Nombres 1 : 3, 45-46). Ce nombre n’incluait pas les Lévites, qui étaient au nombre d’environ 22 000 (Nombres 3 :39). Elle excluait également les femmes, les personnes âgées, les personnes de moins de vingt ans et les personnes incapables de prendre les armes. Tant de savants évaluent le total des enfants d’Israël à plus de 2 000 000 d’âmes. Cela nous donne une idée de l’énorme tâche que Moïse avait lors de la réalisation du recensement.
Donc, si la Torah enregistre en détail les familles des tribus, nous devons comprendre à quel point elles étaient importantes et aimées de Dieu. Si l’Éternel demandait un recensement, Son but n’était pas de déterminer, mais de démontrer. Il n’a pas demandé le recensement parce qu’il était intéressé à connaître leur nombre, mais plutôt pour montrer son affection pour les personnes qu’il avait choisies.
Cela nous apprend que lorsque nous comprenons que nous « comptons », que nous sommes importants, nous pouvons relever la tête. Comprendre que nous pouvons avoir un impact sur le destin du monde, que nos paroles et nos actions comptent, nous responsabilise et nous permet de grandir et de devenir de meilleures personnes.
Que nous n’oublions pas à quel point nous sommes importants pour Dieu. Il nous compte ; Il sait combien nous sommes et Il connaît chacun de nous individuellement par notre nom. Cela devrait nous aider à suivre le chemin que nous parcourons, quel qu’il soit. En toute circonstance, rappelons-nous que le Créateur a mis Son souffle, Son Ruach en nous et c’est pourquoi nous sommes importants pour Lui et nous sommes liés à Lui pour éternellement.
Shabbat Chalom !
Alejandro Alvarado