Le début d’un nouveau voyage
Cheshvan 11 57808
La devise de cette communauté est י יתִי ית-תְּפִלָּה יִקָּרֵא לְכָל-הָעַמִּים “… car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples”, Esaïe 56: 7. Nous sommes composés de personnes originaires de nombreux pays et chacun de nous partage des expériences de son passé. Chacun de nous, est marqué par des croyances intrinsèques de nos origines. À partir du moment où nous changeons ces croyances, nous nous trouvons confrontés à l’opposition de la famille et des amis. Le créateur à travers, « lech lecha » a dit à Abram de s’éloigner des personnes auxquelles il était attaché et de sortir seul. Beaucoup d’entre nous pouvons très bien comprendre cela. Nous avons quitté nos pays et avons dû recommencer. Nous avons dû nous adapter à un nouveau mode de vie dans de nombreux domaines, ce qui nous aide à comprendre ce parasha Lech Lecha.
On a dit à Abram de quitter la maison de son père avec leurs nombreux dieux et d’aller dans un endroit qu’il ne connaissait pas. Il est parti avec sa femme Saraï, son neveu Lot, toutes ses affaires et avec «v’et hanephesh asher asou b’charan וְאֶת-, אֲשֶׁר-עָשׂוּ בְחָרָן toutes les âmes qu’il a créées à Charan», compréhension de l’unique Dieu. Aucuns d’entre eux n’étaient ses descendants, à l’exception de Lot mais ils l’ont suivi. Ils ont formé une nouvelle communauté de croyants en un seul Dieu. Abram deviendrait le père de nombreuses nations. Dieu bénirait ceux qui le bénirait et maudirait ceux qui le maudirait, et il serait une bénédiction pour toutes les nations.
C’était la fondation de Kahal Israël, la communauté d’Israël, composée de nombreuses nations sous un seul Dieu. Tous ces gens avaient une chose en commun : ils étaient « appelés » par le Créateur. Genèse 12 : 8 dit qu’Abram a construit un autel à l’Éternel et il a invoqué le nom de יהוה Yud Heh Vav Heh, nous montrant qu’Abram savait comment prononcer le nom. Nos sages nous ont dit qu’il est mauvais de prononcer son nom alors que la Torah nous enseigne le contraire. Nous sommes tombés dans le piège de suivre l’interprétation humaine au lieu de la Torah. Le troisième des dix commandements nous dit de ne pas prendre le nom de l’Éternel en vain. Cela ne dit pas que nous ne pouvons pas le prononcer ni en parler ; nous ne devons pas utiliser son nom en vain, ce qui signifie ne pas mettre de mots dans sa bouche. Nous ne devons pas abuser de ce qu’il nous a dit.
C’était un grand défi pour Abram, car il devait marcher par la foi, permettant ainsi au Créateur de le guider sur le chemin. Comment Abram pourrait-il être si sûr que c’est le Créateur qui lui a parlé ? Peut-être était-il schizophrène. Partout où il allait, il devint évident que le Créateur était avec lui. J’aime le fait que la Torah nous montre que tous nos héros étaient très humains avec leurs forces et leurs faiblesses. Tout le monde dit qu’Abram était un homme de « grande-foi », mais immédiatement après l’avoir appelé juste, parce qu’il croyait en Dieu, Abraham demanda à Sara de répéter à Abimélec, roi de Gérar, ce qu’elle avait dit aux Égyptiens : il était son frère afin qu’ils ne le tuent pas et ne la prennent pas. Son fils, Isaac, ferait de même plus tard. Où était sa foi alors ? La Torah est carrément honnête pour nous montrer que le Créateur travaille avec nous tel que nous sommes, des êtres humains imparfaits.
On pourrait penser que Lot était plus parfait que les autres parce qu’il était le parent proche d’Abram, mais Lot montre clairement sa vraie nature. Abram dut combattre quatre rois pour le sauver et intercéda pour lui lorsqu’il vivait à Sodome. Lot savait qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, mais il a finalement choisi la prospérité plutôt que de marcher avec le Créateur. Même Eleazer, le serviteur d’Abram était plus fidèle. La Torah nous enseigne qu’il ne faut pas transformer les hommes en héros, mais que chacun de nous doit être fidèle à son appel. Chacun de nous ici, a un appel que nous devons montrer aux autres. Cela ne signifie pas que nous devons convertir les autres. Personne ne peut convertir quiconque à rien. Abram a parlé aux gens autour de lui de ce qu’il avait entendu, ceux qui le croyaient le suivaient et ceux qui ne le croyaient pas, ne restaient pas derrière lui. Nous ne pouvons pas être témoins de notre Créateur en étant plus saint que les autres, plutôt en permettant aux autres de voir nos imperfections et malgré ces dernières, nous sommes rendus justes par Dieu qui est en nous. Nos vies montrerons, aux autres qui nous sommes.
Abram avait besoin de quitter son domicile pour que leurs manières païennes ne le submergent pas. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où les traditions humaines occultent la vérité de la Torah. Nous devons nous écarter d’une institution corrompue par la cupidité. Ce n’est pas parce que nous parlons de Dieu, qu’il est avec nous. Comment vivons-nous nos vies ? Nous sommes dans un processus de croissance, où nous faisons parfois deux pas en avant et un pas en arrière. Cela nous aide à nous améliorer, mais nous ne serons jamais parfaits. Le Créateur n’a jamais abandonné Abraham, peu importe ce qu’il a fait de mal, nous montrant que nous avons l’occasion de toujours revenir à lui.
Parfois, comme Saraï, nous pensons que nous devons donner au Créateur un coup de main pour obtenir quelque chose, qui semble impossible, mais en regarder les conséquences ! Lorsque nous faisons quelque chose en dehors de la volonté de Dieu, nous souffrons. Les noms Saraï et Abram ont tous deux étés changés en Sara et Abraham parce qu’ils ont choisi de marcher avec Dieu en dépit de leurs échecs. Dieu savait que leurs cœurs et leurs intentions n’étaient pas mauvais et qu’ils voulaient réparer leurs erreurs. Abram avait le désir de suivre le Dieu qui s’était révélé à lui. La plupart des gens pensent qu’ils ont décidé de suivre le Créateur, mais c’est toujours le Créateur qui se révèle à nous et ensuite nous répondons. La croyance ou la foi ne suffit pas ; la foi et le libre arbitre sont des dons de Dieu ; le pas que nous devons faire est de les mettre en action. Un disciple suit l’homme, mais un chef suit Dieu. Sommes-nous des adeptes ou sommes-nous des leaders ?